Lithographie certifiée originale et signée par Raymond Moretti. Elle représente un portrait en pied de l’écrivain québécois Michel Tremblay. Cette œuvre de 1991 a d’abord été créée pour illustrer la couverture de la revue Lettres québécoises d’octobre 1992 qui lui était consacrée. Elle est numérotée et signée par Raymond Moretti, et mesure 65 cm x 50 cm.
Raymond Moretti, l’illustrateur de Michel Tremblay
Raymond Moretti est un peintre, illustrateur et sculpteur dont l’œuvre est bien connue au Canada, reconnu pour ses affiches et ses sculptures toujours stylisées. L’une d’elles, monumentale, est exposée dans le Quartier des spectacles, à Montréal. Ses talents d’illustrateur s’affichent aussi sur une trentaine de timbres émis par Postes Canada, très recherchés. Parallèlement il travaille souvent pour la revue Lettres québécoises, pour laquelle il conçoit et illustre régulièrement la couverture. Cette lithographie est par ailleurs celle qu’il a dessinée pour le numéro d’octobre 1992 consacré à Michel Tremblay. Il illustrera par la suite des éditions intégrales d’auteurs canadiens.
Le sujet : Michel Tremblay, écrivain novateur, charismatique et marquant
Figure majeure de la littérature québécoise moderne, Michel Tremblay développe un style qui lui est propre dans ses romans et ses pièces. Son écriture se rapproche de la spontanéité de la langue parlée, notamment par l’usage du joual, qu’il met au service de personnages profondément ancrés dans la réalité montréalaise.
Auteur parfois au cœur de vives discussions, Tremblay a nourri le débat culturel par sa représentation des milieux populaires et sa réflexion sur la langue. Il devient un sujet idéal pour l’illustrateur Raymond Moretti, qui se servira à de nombreuses reprises de sa silhouette et des traits distinctifs de son visage pour le mettre en scène dans des dessins plus ou moins figuratifs.
La technique et l’expression
La lithographie représente l’écrivain Michel Tremblay, assis au centre de l’œuvre. Il est réalisé au crayon en couleur sépia, ajoutant à la nostalgie et à la mélancolie ambiante. La silhouette est précise et racée, mais les traits du visage bien que reconnaissables sont dans le vague et remplis d’ombres, comme si l’écrivain posait assis sous une lampe à la verticale de sa tête.
À l’arrière-plan, en crayonné rose fuchsia qui tranche radicalement avec la sobriété du premier plan, un amas de formes mécaniques et organiques, dont la silhouette géante et encornée évoque presque une créature de Lovecraft.
Des lignes courbes attirent le regard de la gauche vers la droite ajoutant une idée de mouvement fluide, et se rejoignent pour former des figures empruntées au mouvement cubiste. L’écrivain, Michel Tremblay, assis immobile face à Raymond Moretti, insensible au passage du temps, qui emporte derrière lui les débats et les élans de son époque pour ne laisser à la postérité qu’un homme, auteur majeur de la littérature moderne.